L’année 2023 a été marquée par une augmentation significative de 10 % des cours de l’or, incitant de nombreux épargnants à se tourner vers ce métal précieux. En tant que refuge traditionnel en période de crise, l’or continue de susciter un vif intérêt parmi les investisseurs. La question se pose alors : faut-il en acheter, et si oui, comment le vendre tout en tenant compte des implications fiscales ?
Cette année a véritablement été en or, avec une hausse de 10 % des cours du métal précieux, tandis que le Livret A affichait un rendement bien plus modeste de 3 %. Actuellement, l’once d’or frôle la barre des 2 000 dollars, renouant ainsi avec les plus hauts niveaux atteints en 2020 pendant la pandémie de la COVID-19. Cette tendance a conduit certains à se demander si les Français ne sont pas devenus, à l’instar d’Harpagon, des amateurs de Louis d’or, Napoléons, ou lingotins.
Environ 8 % des Français détiennent de l’or sous différentes formes, une proportion qui augmente en période de crise et d’incertitudes économiques. L’or a toujours joué le rôle de valeur refuge, une réalité qui s’est renforcée notamment lors de la guerre en Ukraine et des tensions géopolitiques dans les territoires palestiniens. À la suite des attaques du Hamas, l’or a enregistré une hausse de 8 %, attirant massivement les particuliers vers cette valeur refuge.
La dernière crise au Moyen-Orient a été un catalyseur pour une augmentation spectaculaire des achats d’or physique, avec une hausse de 30 % dans les boutiques du réseau « Le Comptoir de l’or ». Outre son statut de valeur refuge, cet engouement des épargnants s’explique par les perspectives de baisse des taux d’intérêt aux États-Unis et en Europe. La baisse des taux d’intérêt, et par conséquent du rendement des bons du Trésor, soutient les cours de l’or.
Face à des placements tels que les obligations d’État qui devraient devenir moins rémunérateurs, les investisseurs cherchent de nouvelles opportunités, parmi lesquelles l’or occupe une place importante. En période d’inflation, l’or offre également une protection contre la hausse des prix.
Les chiffres montrent une progression constante de la valeur de l’or au fil des années, passant de 10 800 € le kilo en 2004 à environ 60 000 € aujourd’hui. Cette évolution impressionnante peut susciter l’intérêt même des investisseurs en bourse, malgré les hauts et les bas auxquels ils sont souvent confrontés.
Les cours de l’or semblent solidement ancrés dans une tendance haussière, en raison des achats massifs effectués par les banques centrales, notamment celles des pays émergents tels que l’Inde, la Russie, la Chine, et la Pologne. Ces pays cherchent à se dé-dollariser et à réduire leur dépendance vis-à-vis des réserves en dollars.
Cependant, il est important de noter que la vente d’or en France est soumise à des taxes. Que ce soit sous la forme de bijoux, de pièces, ou d’autres types d’or, toute vente est assujettie à une taxe. Les options incluent une taxe forfaitaire de 11,5 % ou une taxe sur les plus-values de 36,2 %. Cette dernière devient dégressive avec le temps, atteignant 0 % après 22 ans de détention. Pour les bijoux d’une valeur dépassant les 5 000 €, une taxe de 6,5 % s’applique, mais en dessous de ce seuil, la vente est exonérée de taxation.
En matière d’investissement dans l’or, la patience est de mise, car le métal précieux ne génère aucun rendement (ni intérêts, ni dividendes, ni loyers) pendant toute la période de détention. Le seul espoir de gain réside dans la potentielle plus-value lors de la revente. Dans un monde régulièrement secoué par des crises, l’or continuera probablement à jouer son rôle de refuge pendant longtemps.